Les étrangers envoient un appel pressant aux présidents des Communautés

Le 23 septembre 2022, l’association Platform Thiérache a adressé un appel pressant aux présidents des quatre Communautés en Thiérache. Au nom des résidents étrangers en Thiérache elle exprime une grande inquiétude quant à l’installation prévue de parcs éoliens industriels et explique quelles en seront les conséquences négatives pour l’économie de la région. Vous trouverez ci-dessous la lettre aux présidents des communautés.

Objet : Lettre des résidents étrangers de Thiérache à

Mr Olivier Cambraye, Président du Pays de Thiérache
Copie :
Mr Jean-Jacques Thomas, Président de la Communauté de Communes des Trois Rivières
Mr Jean-François Pagnon, Président de la Communauté de Communes des Portes de la Thiérache 
Mr Hugues Cochet, Président de la Communauté de Communes Thiérache Sambre et Oise


Monsieur le président,

Nous souhaitons attirer votre attention sur la présence en Thiérache de nombreux Néerlandais et Belges, qui disposent d’une maison de vacances, certains résident à l’année et ont élus domicile. 

L’installation prévue de grands parcs éoliens impact fortement l’environnement et le bien-être de tous les habitants qui s’inquiètent également pour leur santé.

Si ces projets industrielles devaient être réalisés cela remettrait en cause, à nos yeux, toute l’attractivité de la Thiérache avec des conséquences économiques néfastes, le déclin des villages et la désespérance des habitants.

Au nom de tous les propriétaires de maisons de vacances en Thiérache, nous vous demandons  instamment d’agir pour sauvegarder, protéger, défendre notre cadre de vie et l’intégrité de notre propriété, de préserver notre santé et notre sécurité. Nous considérons que c’est un trouble incompatible avec la recherche de sérénité, de calme, de beauté qui a motivé notre présence dans un territoire authentique encore préservé.

Nous attirons votre attention sur l’article 8 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme qui stipule que toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance. Cet article protège les citoyens contre l’ingérence des autorités nationales et des collectivités locales / territoriales, et les oblige à prendre des mesures qui protègent les citoyens. 

Par exemple, contre les nuisances visuelles et sonores et les atteintes au cadre de vie direct par des éoliennes industrielles.

Nous sommes stupéfait que lors des dernières  commissions d’enquête sur les projets éoliens les commissaires enquêteurs aient rejetés les nombreuses observations de la communauté des résidents étrangers de Thiérache, ils ont notamment minimisés la contribution des propriétaires belges et néerlandais et son impact sur l’économie locale.

En effet, lorsqu’un étranger s’installe en Thiérache, il contribue à l’économie locale par l’achat de la maison puis la rénovation partielle ou complète, généralement réalisée par des artisans de la commune ou des environs. Une fois établi, il contribue à la vie des villages et dynamise l’économie locale.

Maison « fondue »

Chaque foyer dépense une somme d’environ 10 000 € chaque année pour lui-même et ses invités en taxes et impôts, assurances, rénovations et entretien des maisons et jardins, alimentaire, loisirs et culture etc.  

A titre d’exemple, nous avons fait un simple calcul financier qui réfute la conclusion des commissions d’enquête. 

Dans une petite commune de Jeantes (95 ménages), près de 30% des logements sont des résidences secondaires. Si l’on multiplie ce nombre (de 28 ménages) par une moyenne de 10 000 euros par an de taxes et de dépenses engagées localement, nous parlons ici, dans cette seule commune, d’un investissement annuel d’environ 280 000 euros !

Selon les chiffres 2019 de l’Institut français de la statistique (INSEE), dans le département de l’Aisne les résidences secondaires représentent plus de 8 000 logements dont une part importante en Thiérache. 

Pour le total des communes du Pays de Thiérache, cela signifie que l’ensemble des dépenses des résidents étrangers se chiffrent en millions d’euros et en dizaine de millions d’euros pour le département de l’Aisne.

La dénaturation des paysages entrainerait et une forte dégradation de l’image « Thiérache pays nature », une baisse de l’attrait touristique, des projets d’installation de « néoruraux » en quette de territoire attrayant et une forte baisse des résidents ou futurs résident étrangers.

Avec l’annonce de ces projets, les conséquences sont déjà perceptibles sur l’immobilier résidentiel avec une baisse substantielle de la valeur des maisons qui se cumule à un marché déjà déprimé depuis les dix dernières années ?

Cette perte d’attractivité de la Thiérache pour les étrangers résidents,  pour le tourisme en général entrainera l’inoccupation, la cession des maisons et parfois l’abandon de biens devenus invendables.

La diminution du nombre de visiteurs dans la région, la diminution des nuitées touristiques et des loisirs (hôtel; airbnb; camping, etc.) ne peut qu’affaiblir une économie locale déjà fortement déprimée.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, nos sincères salutations

Mart. Warmerdam, vice-président de Platform Thiérache
Coingt / Haarlem, Pays-Bas

Ellen Geerts, membre de Platform Thiérache
La Sablonnière / Oisterwijk, Pays-Bas

Joris Vangheluwe, membre de Platform Thiérache
La Sablonnière / Belgique


La Fédération Stop Éoliennes Hauts-de-France s’insurge contre le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables

Notre gouvernement, paniqué par la crise énergétique, a récemment déposé un projet de loi destiné à accélérer les énergies renouvelables, en se focalisant sur l’éolien et le photovoltaïque. Les éoliennes occupent désormais 6 % du territoire des Hauts-de-France et représentent 30% de la production éolienne nationale installée. Les territoires de notre région sont défigurés et sur saturés d’éoliennes. C’est pourquoi la Fédération Stop Éoliennes Hauts-de-France manifeste son inquiétude et sa colère à ce projet de loi dans un communiqué de presse publié la semaine dernière. 

En effet, ce projet de loi prévoit notamment :

L’accélération des procédures : pendant 4 ans, les projets de moins de 20 machines pourraient être admis sans avoir fait l’objet d’une évaluation environnementale. Or cet examen est l’un des piliers de notre politique écologique. Ce projet va contre la volonté du gouvernement de “mieux écouter les territoires”. En fait on les fait taire !

La facilitation du déboisement pour faire place aux éoliennes et aux panneaux photovoltaïques. On détruirait des forêts !

La priorité au projet éolien sur la protection des espèces protégées, telles les chauves-souris. On sacrifie la biodiversité au nom de l’urgence !

L’amélioration du financement et de l’attractivité : cette loi permet en fait de corrompre les riverains et les communes concernées. L’argent permet de mieux faire passer les nuisances. On achète l’acceptabilité et le silence !

Enfin, l’exposé des motifs assure que ces mesures agressives sont nécessaires pour rattraper notre soi-disant “retard”. On trompe la population !
Si le dégagement de carbone est l’ennemi principal, ce n’est pas d’énergies “renouvelables” dont nous avons besoin, mais d’énergies “sans carbone”, y compris le nucléaire.
A ce titre la France est aujourd’hui le pays de l’union européenne dont la production électrique est la moins carbonée. Nous ne sommes pas en retard, mais en avance !

Ce projet de loi vise à pallier, à tout prix et dans la précipitation, les problèmes d’approvisionnement d’électricité que l’on a durablement laissés s’installer.
– L’énergie renouvelable intermittente est une fausse solution : on ne sait pas stocker l’électricité. Augmenter les renouvelables intermittents c’est renforcer le recours de la France aux centrales à gaz et à charbon. Nous faisons fausse route !
– L’usage du vent n’est pas gratuit : rappelons qu’en 20 ans, notre pays a englouti plus de 125 milliards dans les énergies « dites renouvelables » pour aboutir à la production de moins de 8% de notre électricité (données RTE) : les dépenses nécessaires à la mise en application de cette loi, qui pèseront sur le contribuable, sont vaines, inefficaces et sans avenir !

La Fédération demande :
Une mise en cohérence des objectifs affichés
Elle note les contradictions entre le projet de loi et les cartographies établies avec les lois sur la biodiversité et la protection des paysages.
Le respect des populations impactées.
Elle préconise :

  • Que les délibérations communales et intercommunales sur des éoliennes ne soient pas bafouées.
  • Que l’éloignement minimal aux habitations soit relevé à 10 fois la hauteur des machines au lieu des 500 mètres imposés en 2015 par la loi Brottes. Les éoliennes sont bien plus hautes aujourd’hui.
  • Que l’information et la concertation tiennent leur rôle au coeur des décisions sans faire usage systématique de la dématérialisation.
  • Que la santé des riverains (et animaux) soit considérée comme un objectif prioritaire.

La défiguration de nos territoires n’est pas un sujet futile !

Contact: Fédération Stop Eoliennes Hauts-de-France

stopeolienneshautsdefrance@gmail.com – 06 89 89 72 73 – 06 95 96 59 40